Immortals of Aveum a vu son prix passer en deçà des vingt euros en juillet 2024, lui qui en exigeait pourtant soixante en août 2023. Une telle dégringolade en moins d'un an n'est pas fortuite : avec moins de 10% des ordinateurs capables de faire tourner le jeu à sa sortie, personne ne s'en étonnera. Peut-on toutefois trouver du charme à la production d'Ascendant Studios ? La réponse est oui, sous réserve de disposer d'un PC adapté et de s'offrir le titre au meilleur prix possible pour lui pardonner son manque de finitions... Cette évaluation porte sur le jeu terminé à 100%.


Autant annoncer d'emblée la couleur : même la possession d'une machine de guerre rutilante ne saurait suffire à vous octroyer des conditions de jeu dignes. Seuls les possesseurs d'une 4090, munis d'un écran aux dimensions raisonnables, pourront espérer dépasser les 100 images par seconde. Dans le cas contraire, vous devrez vous contenter d'une moyenne située autour de 40... Un sacré écueil pour un FPS prônant la vélocité et des combats fougueux ! Dans un premier temps, j'avais d'ailleurs opté pour un remboursement, étant systématiquement victime d'un crash au lancement du jeu après en avoir trituré les options graphiques pour obtenir la meilleure fluidité possible sur ma 3090 et mon 21/9. Mais l'amoureux inconditionnel des FPS dynamiques que je suis, joueur invétéré de Quake et d'UT, ne pouvait se résoudre à jeter le gantelet. Une fois la solution trouvée (supprimer le dossier %AppData/Local/P3), je retournais en Aveum.

La direction artistique a été la première raison qui m'a incité à persévérer. L'aventure s'ouvre à Seren, gigantesque bidon-ville aux accents moyenâgeux, dont les bâtiments sont tour à tour suspendus dans les airs ou agglutinés aux piliers d'un gigantesque pont. On fait la connaissance de notre personnage Jak et de son amie Luna, qui arpentent cette agglomération labyrinthique sans savoir que la relative quiétude dont ils jouissent va rapidement être rattrapée par la guerre. Darren Barnet prête ses traits et sa voix à un personnage impétueux, parfois arrogant, le genre de freluquet qui a le mérite de nous changer de ces benêts tétanisés par l'ampleur de l'enjeu malgré leurs pouvoirs. Le casting, dans son ensemble, est de bonne facture (Gina Torres en particulier). Les cinématiques bénéficient d'une mise en scène travaillée, pour soutenir une histoire qui va demeurer convenue alors qu'elle distillait pourtant certains éléments laissant supposer qu'elle surprendrait davantage.

La facilité de mouvement a été le second élément m'ayant encouragé à poursuivre le voyage. Pour tout joueur coutumier des FPS rythmés, se mouvoir dans Immortals of Aveum est d'un naturel stupéfiant. Sauts, doubles sauts, esquives, puis plus tard grappin et possibilité de planer, permettent de virevolter avec agilité et aisance autour des adversaires en exploitant le relief et l'architecture. Par ailleurs, la maîtrise des déplacements est également mise à contribution lors de notre exploration des environnements du jeu, la curiosité étant récompensée par de nombreux coffres dont le contenu est indispensable pour acquérir de nouveaux talents et ainsi renforcer Jak. Immortals of Aveum nous invite d'ailleurs à revenir sur nos pas pour ouvrir de nouvelles voies grâce aux capacités débloquées au fur et à mesure.

Dernier élément jouant en faveur du jeu : sa mécanique intuitive de tir. Chacune des trois couleurs de magie correspond à un type de frappe classique : l'écarlate pour le corps-à-corps imprécis mais dévastateur, l'azurée pour la précision des headshots à longue distance et enfin la verte pour des rafales à moyenne portée. L'ensemble, associé au bouclier pour parer certaines attaques, ainsi qu'à des totems et des furies à employer judicieusement, concocte un cocktail de combats techniques à condition d'opter pour un mode de difficulté élevé - ce qui est recommandé pour éviter de survoler les combats qui deviendraient alors rébarbatifs.


Pour toutes ces raisons, j'ai passé un excellent moment avec Immortals of Aveum. S'il avait été aussi fluide qu'agréable à jouer et créatif, il se serait sans conteste hissé parmi mes FPS préférés. C'est un FPS nerveux, ayant commis l'impensable en négligeant l'optimisation sur PC, ce qui réduit à néant le plaisir de jouer sur bon nombre de configurations. Mais avec un prix qui va progressivement s'établir à la baisse et un parc de machines qui va en parallèle s'améliorer, le titre pourrait conquérir davantage de joueurs sur la durée. En attendant que la prophétie se réalise, vous pouvez d'ores et déjà éprouver le jeu sur votre système via sa démo. Puis attendez les soldes : à moins de 20 euros, vous lui pardonnerez ses défauts, mais pas à 60.


Un manque de finitions :
- Les PNJ que l'on croise discutent, mangent ou lisent, mais demeurent statiques, même lorsqu'on leur tire dessus. Quelques barges flottantes nous survolent ici ou là et peuvent faire illusion, mais l'univers respire le factice si l'on s'attarde à l'observer.
- Lors des batailles, nos alliés survivants restent plantés comme des piquets une fois leurs adversaires éliminés.
- Les items à ramasser (notes et journaux) émettent un son que l'on continue à entendre même après leur collecte.
- Lorsqu'il est privé de son gantelet, seul le bras gauche de Jak reste visible quand il court.
- Tout nouvel équipement ramassé s'affiche d'abord en plein milieu de l'écran... Peu pratique lors des combats !
- Les textures manquent de finesse, l'ensemble étant rattrapé par l'inventivité des décors.
- Au début du 14e chapitre (Fort-Lame), le marqueur de quête ne s'affiche plus, pour réapparaître seulement quand on entame le 15e. En espérant que ce bug connu soit corrigé un jour, vous devrez d'abord vous rendre dans les plaines de Kalthus puis ensuite accéder au vaisseau depuis la place Voile-Cendré.
- Les cinématiques ne peuvent pas être passées. Vous pourrez ainsi apprécier les visages réussis des protagonistes à défaut d'adhérer au scénario.
- Je m'attendais à ce que les cinq personnages disponibles pour une conversation au Palathon (Orphe, Silas, Damolie, Belming et Hauser) puissent me proposer des quêtes secondaires ou des challenges. Mais ils ne servent qu'à échanger quelques lignes de dialogue dispensables.
- La fin m'a semblé précipitée, Kirkan étant mise entre parenthèses comme pour préparer un potentiel DLC. Le jeu dispose pourtant d'une scène post-générique.
- Le bestiaire manque de cohérence. La présence de soldats est logique car on affronte une armée, mais diverses créatures se battent aussi aux côtés de l'ennemi, sans justification apparente.
- Les objets peuvent être améliorés, mais il est impossible de comparer le niveau maximal d'un item avec un autre, rendant compliquée l'appréciation immédiate du meilleur attirail à équiper.


Autres remarques :
- Le thème musical principal est sympathique et certaines compositions se distinguent agréablement. La bande-son offre des tonalités aux accents mystiques qui ne versent pas dans un ton heroic fantaisy trop convenu.
- Par curiosité, j'ai écouté les doublages en français du jeu : sans surprise, c'est une catastrophe. Immortals of Aveum étant un jeu d'action, vous n'avez aucune raison de ne pas profiter de la VO.
- Quelques répliques ou situations lors des cinématiques prêtent à sourire.
- Les passages éthérés, qui offrent des challenges de parkour ou des boss à affronter, proposent un décorum énigmatique du plus bel effet.
- Le jeu coche toutes les cases de la diversité, sans doute trop. Une femme a ainsi ostensiblement la musculature d'un homme et un autre personnage est ouvertement non genré (répondant à "iel"). Quant à l'antagoniste principal, c'est évidemment un cinquantenaire aux yeux clairs.
- Le jeu ne dispose pas d'un mode photo.

Immortals of Aveum a vu son prix passer en deçà des vingt euros en juillet 2024, lui qui en exigeait pourtant soixante en août 2023. Une telle dégringolade en moins d'un an n'est pas fortuite : avec moins de 10% des ordinateurs capables de faire tourner le jeu à sa sortie, personne ne s'en étonnera. Peut-on toutefois trouver du charme à la production d'Ascendant Studios ? La réponse est oui, sous réserve de disposer d'un PC adapté et de s'offrir le titre au meilleur prix possible pour lui pardonner son manque de finitions... Cette évaluation porte sur le jeu terminé à 100%. Autant annoncer d'emblée la couleur : même la possession d'une machine de guerre rutilante ne saurait suffire à vous octroyer des conditions de jeu dignes. Seuls les possesseurs d'une 4090, munis d'un écran aux dimensions raisonnables, pourront espérer dépasser les 100 images par seconde. Dans le cas contraire, vous devrez vous contenter d'une moyenne située autour de 40... Un sacré écueil pour un FPS prônant la vélocité et des combats fougueux ! Dans un premier temps, j'avais d'ailleurs opté pour un remboursement, étant systématiquement victime d'un crash au lancement du jeu après en avoir trituré les options graphiques pour obtenir la meilleure fluidité possible sur ma 3090 et mon 21/9. Mais l'amoureux inconditionnel des FPS dynamiques que je suis, joueur invétéré de Quake et d'UT, ne pouvait se résoudre à jeter le gantelet. Une fois la solution trouvée (supprimer le dossier [i]%AppData/Local/P3[/i]), je retournais en Aveum. La direction artistique a été la première raison qui m'a incité à persévérer. L'aventure s'ouvre à Seren, gigantesque bidon-ville aux accents moyenâgeux, dont les bâtiments sont tour à tour suspendus dans les airs ou agglutinés aux piliers d'un gigantesque pont. On fait la connaissance de notre personnage Jak et de son amie Luna, qui arpentent cette agglomération labyrinthique sans savoir que la relative quiétude dont ils jouissent va rapidement être rattrapée par la guerre. Darren Barnet prête ses traits et sa voix à un personnage impétueux, parfois arrogant, le genre de freluquet qui a le mérite de nous changer de ces benêts tétanisés par l'ampleur de l'enjeu malgré leurs pouvoirs. Le casting, dans son ensemble, est de bonne facture (Gina Torres en particulier). Les cinématiques bénéficient d'une mise en scène travaillée, pour soutenir une histoire qui va demeurer convenue alors qu'elle distillait pourtant certains éléments laissant supposer qu'elle surprendrait davantage. La facilité de mouvement a été le second élément m'ayant encouragé à poursuivre le voyage. Pour tout joueur coutumier des FPS rythmés, se mouvoir dans Immortals of Aveum est d'un naturel stupéfiant. Sauts, doubles sauts, esquives, puis plus tard grappin et possibilité de planer, permettent de virevolter avec agilité et aisance autour des adversaires en exploitant le relief et l'architecture. Par ailleurs, la maîtrise des déplacements est également mise à contribution lors de notre exploration des environnements du jeu, la curiosité étant récompensée par de nombreux coffres dont le contenu est indispensable pour acquérir de nouveaux talents et ainsi renforcer Jak. Immortals of Aveum nous invite d'ailleurs à revenir sur nos pas pour ouvrir de nouvelles voies grâce aux capacités débloquées au fur et à mesure. Dernier élément jouant en faveur du jeu : sa mécanique intuitive de tir. Chacune des trois couleurs de magie correspond à un type de frappe classique : l'écarlate pour le corps-à-corps imprécis mais dévastateur, l'azurée pour la précision des [i]headshots[/i] à longue distance et enfin la verte pour des rafales à moyenne portée. L'ensemble, associé au bouclier pour parer certaines attaques, ainsi qu'à des totems et des furies à employer judicieusement, concocte un cocktail de combats techniques à condition d'opter pour un mode de difficulté élevé - ce qui est recommandé pour éviter de survoler les combats qui deviendraient alors rébarbatifs. [b]Pour toutes ces raisons, j'ai passé un excellent moment avec Immortals of Aveum. S'il avait été aussi fluide qu'agréable à jouer et créatif, il se serait sans conteste hissé parmi mes FPS préférés[/b]. C'est un FPS nerveux, ayant commis l'impensable en négligeant l'optimisation sur PC, ce qui réduit à néant le plaisir de jouer sur bon nombre de configurations. Mais avec un prix qui va progressivement s'établir à la baisse et un parc de machines qui va en parallèle s'améliorer, le titre pourrait conquérir davantage de joueurs sur la durée. En attendant que la prophétie se réalise, vous pouvez d'ores et déjà éprouver le jeu sur votre système via sa démo. Puis attendez les soldes : à moins de 20 euros, vous lui pardonnerez ses défauts, mais pas à 60. Un manque de finitions : - Les PNJ que l'on croise discutent, mangent ou lisent, mais demeurent statiques, même lorsqu'on leur tire dessus. Quelques barges flottantes nous survolent ici ou là et peuvent faire illusion, mais l'univers respire le factice si l'on s'attarde à l'observer. - Lors des batailles, nos alliés survivants restent plantés comme des piquets une fois leurs adversaires éliminés. - Les items à ramasser (notes et journaux) émettent un son que l'on continue à entendre même après leur collecte. - Lorsqu'il est privé de son gantelet, seul le bras gauche de Jak reste visible quand il court. - Tout nouvel équipement ramassé s'affiche d'abord en plein milieu de l'écran... Peu pratique lors des combats ! - Les textures manquent de finesse, l'ensemble étant rattrapé par l'inventivité des décors. - Au début du 14e chapitre (Fort-Lame), le marqueur de quête ne s'affiche plus, pour réapparaître seulement quand on entame le 15e. En espérant que ce bug connu soit corrigé un jour, vous devrez d'abord vous rendre dans les plaines de Kalthus puis ensuite accéder au vaisseau depuis la place Voile-Cendré. - Les cinématiques ne peuvent pas être passées. Vous pourrez ainsi apprécier les visages réussis des protagonistes à défaut d'adhérer au scénario. - Je m'attendais à ce que les cinq personnages disponibles pour une conversation au Palathon (Orphe, Silas, Damolie, Belming et Hauser) puissent me proposer des quêtes secondaires ou des challenges. Mais ils ne servent qu'à échanger quelques lignes de dialogue dispensables. - La fin m'a semblé précipitée, Kirkan étant mise entre parenthèses comme pour préparer un potentiel DLC. Le jeu dispose pourtant d'une scène post-générique. - Le bestiaire manque de cohérence. La présence de soldats est logique car on affronte une armée, mais diverses créatures se battent aussi aux côtés de l'ennemi, sans justification apparente. - Les objets peuvent être améliorés, mais il est impossible de comparer le niveau maximal d'un item avec un autre, rendant compliquée l'appréciation immédiate du meilleur attirail à équiper. Autres remarques : - Le thème musical principal est sympathique et certaines compositions se distinguent agréablement. La bande-son offre des tonalités aux accents mystiques qui ne versent pas dans un ton [i]heroic fantaisy[/i] trop convenu. - Par curiosité, j'ai écouté les doublages en français du jeu : sans surprise, c'est une catastrophe. Immortals of Aveum étant un jeu d'action, vous n'avez aucune raison de ne pas profiter de la VO. - Quelques répliques ou situations lors des cinématiques prêtent à sourire. - Les passages éthérés, qui offrent des challenges de parkour ou des boss à affronter, proposent un décorum énigmatique du plus bel effet. - Le jeu coche toutes les cases de la diversité, sans doute trop. Une femme a ainsi ostensiblement la musculature d'un homme et un autre personnage est ouvertement non genré (répondant à "iel"). Quant à l'antagoniste principal, c'est évidemment un cinquantenaire aux yeux clairs. - Le jeu ne dispose pas d'un mode photo.