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0.0 hrs last two weeks / 21.7 hrs on record
Posted: 21 Apr @ 2:57am
Updated: 21 Apr @ 2:59pm

Et pourquoi pas un jeu de tir spatial intense, résolument arcade et imprégné de mysticisme ? C'est ce que nous propose le méconnu Chorus, dans lequel vous allez incarner Nara et son vaisseau intelligent Forsaken, pour défier une armée-secte galactique dénommée "le Culte".

Le point fort du jeu est de très loin sa maniabilité. Le vaisseau se pilote à la perfection pour virevolter avec aisance et célérité dans toutes les directions. Cette agilité est magnifiée par les rites, des pouvoirs mystiques débloqués au fil de l'aventure qui offrent à notre vaisseau des capacités transcendantes comme la téléportation derrière un ennemi, le dérapage dans l'espace ou le détraquement des adversaires. Ces rites ont l'intérêt d'être bien pensés et s'avèrent jouissifs à utiliser, pour varier les plaisirs et pimenter les très nombreux affrontements que comporte le jeu.

Visuellement, Chorus déploie une esthétique réussie sans être une pépite graphique. Certains plans restent impressionnants, en particulier grâce aux éclairages travaillés et aux environnements qui fourmillent d'astéroïdes et autres objets flottants. En revanche, il conviendra de ne pas scruter de trop près les textures des bâtiments ou roches : pour un jeu de 2020, les choses manquent parfois de finesse.

Le scénario de Chorus est assez fantaisiste. Si le postulat de départ est intriguant, le jeu enchaîne par la suite les lieux communs comme les situations curieuses inexpliquées, entravé par son côté mystique un tantinet brouillon. On en vient assez vite à se laisser porter d'une mission à l'autre, davantage parce que cela nous permet d'acquérir plus de puissance de feu et de pouvoirs, plutôt que pour connaître la suite de l'histoire.

Dans l'ensemble, Chorus offre une expérience plaisante. Ce n'est pas un mastodonte AAA, ni une simulation spatiale, et il comporte quelques défauts plus ou moins gênants (voir ci-dessous). Sa narration inégale s'efface au profit de ses nombreuses phases de tir qui profitent de pouvoirs inventifs pour donner une dimension profondément récréative au titre. Le volet spirituel du jeu est omniprésent et pourrait peut-être rebuter les amateurs de castagne pure. Mais si vous êtes à la recherche d'un bon shooter dans l'espace, vous passerez forcément un agréable moment avec Chorus.


Autres remarques :
- On incarne avant tout un vaisseau plutôt qu'une pilote, et tous les personnages que l'on rencontre sont en fait des vaisseaux. Même les plus gros appareils censés comporter un équipage sont représentés par un seul et même protagoniste. Une mission vous propose ainsi de défendre un plateau TV... où l'on aperçoit les vaisseaux qui débattent ! Si vous avez goûté au réalisme d'un Star Citizen, vous allez forcément tiquer.
- Le jeu souffre d'un problème d'échelle. Certains vaisseaux composés d'un équipage devraient être plus massifs. Des structures devraient également être plus imposantes. Par ailleurs, on a aussi du mal à apprécier les distances, en particulier à l'intérieur des bâtiments.
- On doit systématiquement couvrir plusieurs dizaines de kilomètres pour atteindre un objectif, via des déplacements plutôt lents, ce qui à la longue est un brin agaçant. On aurait préféré un système de voyage rapide, d'autant que tous les autres vaisseaux du jeu peuvent s'éclipser à vitesse supraluminique.
- Le côté arcade du jeu est terni par certaines phases de jeu plus lentes comme les souvenirs à raviver, les dialogues qu'on ne peut pas passer ou donc les déplacements.
- Le thème principal du jeu, d'excellente facture, est composé par Pedro Camacho, également auteur de l'exceptionnelle musique de Star Citizen. Le reste de la B.O. de Chorus n'est malheureusement pas du même calibre.
- À l'exception du boss final, le jeu ne propose pas de boss intermédiaires véritablement épiques à combattre.
- Les menus et l'interface du jeu sont clairs et réussis. C'est moins le cas de la carte, qui a le mérite d'exister mais dont l'utilité est assez anecdotique.
- On acquiert trop vite des crédits en surnombre qu'on ne peut pas utiliser faute de matériel à acheter. Mais modifier son vaisseau pour l'accorder à son style de jeu est appréciable.
- Les rencontres dynamiques et fortuites manquent de variété à la longue, et on en vient à les ignorer.
- L'IA est peut-être plus simple à coder pour un jeu comme Chorus, mais il faut avouer qu'elle s'en sort plutôt bien. Jamais on ne se fera la remarque qu'elle fait n'importe quoi.
- Notre héroïne partage ses pensées constamment, pour commenter un peu tout. J'ai trouvé cette petite note d'immersion sympathique.
- L'absence de NG+ oblige à farmer des checkpoints pour atteindre le niveau maximum de maîtrise de certaines attaques et pouvoirs.
- La prise en charge des écrans 21/9 est parfaite.
- Le jeu est facile à compléter à 100%.
- Le mode photo ne prend pas en charge le ZQSD et vous ne pourrez pas corriger les choses pour convenir à un clavier Azerty comme c'est le cas pour les commandes de base du jeu.
- Ne comptez pas trop sur la sauvegarde automatique ! J'ai perdu quelques heures de jeu pensant qu'elle ferait correctement son travail... Utilisez plutôt la dizaine d'emplacements à votre disposition pour régulièrement sauvegarder entre deux missions.
- En 20 heures de jeu, j'ai subi un crash sévère avec retour bureau.
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