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0.0 hrs last two weeks / 24.9 hrs on record
Posted: 17 Jul, 2022 @ 5:17am
Updated: 5 Mar, 2023 @ 3:09pm

Après 25 heures passées sur ce jeu et le 100% en poche, ma conclusion est claire : Sherlock Holmes Chapter One est un jeu passable qui ne vaut pas 60€.

Nous avons fait ce jeu à deux et ma femme est bien moins critique que moi s'agissant des productions vidéoludiques : cela a forcément contribué à agréabiliser l'expérience globale, d'autant que j'avais acquis le titre pour moins de 40€.

Personnellement, je retiendrai surtout de ce jeu des enquêtes pour la plupart de très bonne facture et scénaristiquement bien amenées, ainsi qu'un casting de qualité et des musiques souvent très réussies.

Et puis aussi, malheureusement, pas mal de points négatifs, plus ou moins gênants... Je vous propose de découvrir cette liste de réserves ci-dessous, afin que vous sachiez dans quoi vous vous embarquez si vous optez pour ce jeu.


Les gros points noirs :
- Techniquement, le jeu est vraiment très inégal. Les intérieurs sont souvent bien modélisés et détaillés, l'ensemble tournant à fond avec tous les réglages poussés au maximum sur une très bonne machine. Mais le contraste avec les extérieurs est saisissant : ils font vides, leurs textures sont fades et on a une impression générale de manque de finesse. Pire encore, les FPS font complètement le yoyo. Habitué aux productions dernier cri qui tournent à plus de 100 fps sur ma machine, j'ai fini par plafonner le jeu à 60 fps pour gommer les énormes décalages de fluidité entre les environnements intérieurs et extérieurs.
- Il n'y a pas de support natif au-delà du 16/9 et vous aurez donc de vilaines bandes noires verticales sur un écran ultra-large. En attendant un éventuel correctif (?), vous pouvez quand même profiter du jeu en 21/9 via un petit applicatif nommé "Sherlock Holmes CO Ultrawide" (par RoseTheFlower) et qui permet en plus de modifier le FOV.
- Certaines affaires sont très frustrantes dans le sens où on ne désigne pas de coupable avec une complète certitude. Autant pour certaines affaires c'est bien amené voire même légitime (l'affaire qui débute par un vol dans la galerie d'art), autant pour d'autres c'est très pénible (celle de l'éléphant par exemple). C'est quand même un comble de jouer un fin limier comme Sherlock sans pouvoir déterminer le seul et vrai dénouement d'un crime !
- Vos adversaires lors des combats sont stupides et arrivent par vagues successives dans un endroit clos pour se faire gentiment cueillir les uns à la suite des autres, sans difficulté. Ces phases de jeu sont pénibles et bêtement répétitives : je me suis forcé à les faire uniquement pour l'obtention du 100%. Cela dit ces combats peuvent heureusement être passés.
- Seule la chasse aux trésors permet de visiter les recoins de l'île de Cordona. Sinon, comme quasiment tout se passe à l'intérieur de bâtiments, l'île ne sert au final... qu'à chercher où aller pour trouver la bonne porte d'entrée qu'il faut franchir ! De fait, je ne vois pas pourquoi Frogwares a opté pour un jeu en mode ouvert, car l'exploration n'a pas vraiment d'intérêt d'autant qu'hormis quelques passants, tout est immobile (les charrettes/carrioles ne bougent pas).
- Pour un open world, la durée de vie est assez quelconque voire médiocre. Certes, il y a des DLCs qui rallongent les choses en proposant des enquêtes supplémentaires (et des cosmétiques) mais ils ne sont pas gratuits. Comme évoqué plus haut, la possibilité de conclure ses enquêtes de différentes façons génère plus de la frustration qu'une envie de refaire le jeu.

Ce qui m'a fait grincer des dents :
- C'est un peu déroutant au début que de devoir systématiquement épingler les preuves pour progresser. On finit par prendre l'habitude, certes, mais quand il ne reste qu'une seule preuve utile à épingler pour faire avancer les choses, le jeu aurait pu le faire pour nous.
- La disposition de l'île est intéressante, tout comme l'approche architecturale choisie, mais le découpage des différents quartiers est grossier : on passe un pont, et hop, nous voilà dans un univers radicalement différent !
- Le cycle jour/nuit de l'île n'est pas exploité. Je m'attendais à ne pouvoir parler à des personnages qu'à certains moments de la journée mais non, l'île et ses habitants ne dorment jamais.
- Les limites techniques du jeu se ressentent également dans les animations. Ainsi, il n'y a pas d'animation pour la nage et c'est la mort assurée si vous tentez la baignade dans les eaux turquoises de l'île. De même, ne faites pas tourner la caméra autour de Sherlock quand il court, l'animation est tout sauf naturelle.
- Cordona est une île multiethnique et multiculturelle, soit. Mais croiser des aristocrates suédois ou encore gallois à la peau noire et des personnages ouvertement homosexuels voire trans en 1880 ? C'est grotesque. Je ne fais pas un jeu vidéo pour assister à une production maladroitement empreinte de wokisme.
- Le système de déguisements est intéressant mais son usage est trop caricatural. Devoir s'habiller pour s'infiltrer, ça d'accord (d'autant que trouver le bon déguisement n'est pas toujours évident). En revanche, devoir se déguiser (enfin plutôt juste changer de vêtements) simplement pour que certaines catégories de personnages daignent vouloir nous adresser la parole, c'est burlesque.
- Sauvegarder vous fait reprendre au point de voyage rapide le plus proche, pas exactement là où vous aviez décidé d'enregistrer votre partie. C'est régulièrement déroutant.
- Certaines textures vues de près piquent les yeux, particulièrement lors de l'examen minutieux d'indices.
- On devine très tôt dans l'aventure le lien entre Sherlock et Verner, le jeu nous laissant un indice de taille. Et puis, étrangement, tout ça est mis de côté pour n'être confirmé qu'à la toute fin du jeu.
- J'ai remarqué deux-trois réemplois de modèles de têtes qui brisent l'immersion.
- La ligne de conduite pour certains succès/trophées est étrange. Typiquement, coller des mandales dès que possible au cours d'une enquête en particulier n'est pas vraiment dans l'esprit "Sherlock Holmes". Même chose avec les succès qui consistent à tuer nos adversaires alors que tout nous incite à les épargner. Pourquoi ne pas plutôt se focaliser sur le décompte des ennemis neutralisés ?
- Je n'ai pas remarqué de faute d'orthographe et les sous-titres sont bons. Dommage cependant que certains jeux de mots en anglais n'aient pas bénéficié d'un effort de traduction dans la langue de Molière.
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