Par une nuit pluvieuse d'automne, la petite ville de Clairval semblait plongée dans une atmosphère mystérieuse. La pluie tombait en fine bruine, recouvrant tout d'un voile argenté. Les rares passants se hâtaient sous leurs parapluies, leurs pas résonnant sur les pavés mouillés.

Au coin d'une rue, un vieux panneau publicitaire délavé par les intempéries était à peine lisible. Il faisait la promotion d'une marque de tabac avec des couleurs vives, désormais ternies. Les slogans, autrefois percutants, étaient devenus des vestiges d'une époque révolue, une forme de propagande qui avait perdu son éclat.

Marie, une jeune femme au manteau violet, marchait sans but précis, le visage levé vers le ciel, espérant y apercevoir quelques étoiles à travers les nuages. Elle vivait dans un petit appartement de la rue des Lilas, une maison aux volets écaillés qui semblait souffrir du même désespoir que ses habitants.

Ce soir-là, cependant, quelque chose de magique se produisit. Alors que la pluie s'arrêtait enfin, un arc-en-ciel émergea des nuées sombres, ses couleurs éclatantes contrastant avec la grisaille ambiante. Les yeux de Marie s'illuminèrent. Elle suivit du regard cet arc lumineux, ressentant pour la première fois depuis longtemps une lueur d'espoir.

Au même moment, un papillon aux ailes délicatement ornées de taches violettes apparut, voletant autour d'elle. Ce papillon semblait sorti d'un conte de fées, apportant avec lui une sensation de renouveau et de beauté.

Marie le suivit jusqu'à un parc voisin, où l'arc-en-ciel paraissait toucher terre. Là, elle vit un groupe d'enfants jouer et rire, insouciants sous la lumière nouvelle. Le désespoir qui habitait son cœur commençait à s'effacer, remplacé par une douce sérénité.