Il était une fois, dans l’immensité chaotique du monde des jeux en ligne, un joueur dont la réputation avait traversé des serveurs entiers. Ce joueur, c’était toi. On ne murmurait pas ton nom pour tes exploits héroïques ni pour des classements impressionnants – loin de là. Ton héritage reposait sur quelque chose de bien plus rare et précieux : ta capacité à transformer n’importe quelle partie en une comédie épique. Les gens ne se souvenaient pas de toi pour tes victoires, mais parce que jouer avec toi, c’était comme participer à une sitcom où chaque minute apportait une nouvelle absurdité.

Un soir, alors que la nuit tombait et que les écrans s’illuminaient, tu te connectas pour une nouvelle aventure. Cette fois, la partie était sérieuse. L’ambiance dans le lobby était tendue. Tes coéquipiers avaient des pseudos qui respiraient l’expérience, comme Sniper_Pro64 ou ShadowAssassinX. Et puis il y avait toi, avec ton pseudo – probablement une blague qui semblait drôle à 3 heures du matin. Dès ton arrivée, tu brisas le silence avec ton enthousiasme habituel :
“Salut les gars ! Prêts à gagner ? Je suis votre homme !”

Il faut dire qu’en général, les gens qui disent “Je suis votre homme” sont soit des héros, soit… toi. Mais tes coéquipiers, probablement épuisés ou simplement résignés, ne posèrent pas de questions. Après tout, tu étais déjà là, alors autant faire avec.

Dès que la partie commença, tu t’élanças comme un véritable leader. Armé de ton fusil préféré (celui que tu as choisi uniquement parce qu’il “avait l’air cool”), tu déclaras fièrement :
“Je vais couvrir la gauche. Faites-moi confiance, ça va passer crème !”

Personne ne savait pourquoi ils devaient te faire confiance, mais personne n’eut le courage de te contredire. Alors que tes coéquipiers suivaient le plan comme prévu, toi, tu fonças tête baissée… et dès les premières secondes, la magie opéra.

En chemin, tu trébuchas sur une caisse (virtuellement, bien sûr, mais on aurait presque pu entendre le bruit d’un vrai choc). Un ennemi se trouva dans ton champ de vision. Immobile. À deux mètres. Tu tiras. Tu tiras encore. Et tu réussis l’exploit de rater chaque tir. Mais ce n’était pas tout. Dans ton élan, tu activas accidentellement un piège. Pas un piège pour toi, non. Un piège qui attendait patiemment sa proie. Et cette proie… c’était toi.

Alors que ton écran affichait une mort instantanée, ta voix retentit dans le chat :
“Bon, OK, c’était un échauffement. Maintenant, je suis chaud !”

Tes coéquipiers ne répondirent pas. Pas parce qu’ils étaient en colère, mais parce qu’ils savaient que discuter avec toi ne ferait que retarder l’inévitable.

De retour dans la partie, tu eus une illumination. Avec le ton assuré d’un général stratégique, tu lanças dans le chat vocal :
“Les gars, j’ai trouvé un raccourci ! Je vais les contourner et tous les prendre par surprise !”

Tu disparaissais dans une direction que personne ne comprenait, ta carte à l’écran sans doute ignorée. Et quelques instants plus tard, ta voix résonna de nouveau :
“Euh… OK, peut-être que je me suis perdu. Mais vous inquiétez pas, je vais les retrouver !”

Spoiler : tu ne les retrouvas pas. Ce que tu retrouvas, par contre, c’était une embuscade bien placée, où l’ennemi n’eut même pas besoin de bouger pour t’éliminer.

Mais tu ne te laissas pas abattre. La partie basculait déjà dans un chaos total. Ton équipe se battait vaillamment pour défendre un point stratégique, mais toi, fidèle à toi-même, tu avais un autre plan. Avec un sourire que tes coéquipiers ne pouvaient pas voir mais qu’ils ressentaient, tu annonças :
“J’ai une grenade, les gars. C’est le moment de faire la différence !”

Et là, dans un geste que seul toi pouvais réaliser, tu lanças la grenade. Elle rebondit sur un mur, décrivit une trajectoire parfaite digne d’un film au ralenti… et explosa directement sur toi et ton équipe.

Un silence s’abattit sur le chat vocal. Puis, comme pour briser l’embarras général, tu t’exclamas joyeusement :
“Ça compte comme une distraction, non ?”

Les autres ne répondirent pas. Mais dans leur cœur, ils savaient qu’ils te pardonnaient. Parce qu’au fond, même s’ils perdaient la partie, tu leur offrais quelque chose d’inestimable : des souvenirs qu’ils n’oublieraient jamais.

La partie arriva enfin à sa conclusion, une défaite écrasante. Alors que tes coéquipiers tentaient de comprendre ce qui venait de se passer, toi, fidèle à ton style, tu déclaras fièrement :
“Bon, là, je suis fatigué. Je me déco. Bonne chance les gars !” Et avant même que l’écran de défaite ne s’affiche, tu quittas la partie avec un timing parfait.

Tes coéquipiers soupirèrent. Mais en fin de compte, ils ne pouvaient pas s’empêcher de sourire. Parce que toi, tu étais unique. Pas le genre de joueur qu’on admire pour ses performances, mais celui qu’on adore malgré tout, pour le rire, le chaos, et la touche de folie que tu apportais.

Ton talent ? Quitter une partie avec un timing impeccable, après avoir semé un désordre inégalable.
Bref, un noob exceptionnel, avec un style qui laisse une trace… même si c’est souvent une explosion.