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Publisert: 27. okt. kl. 7.44
Oppdatert: 4. nov. kl. 12.02

Cette évaluation porte sur le jeu terminé à 100 %. Cela consiste en la complétion du jeu par deux fois, ainsi qu'un temps conséquent passé sur le mode en ligne Legends.


Ghost of Tsushima invite le joueur au voyage dans un Japon féodal idéalisé, où la quiétude d'une nature zen, omniprésente et chatoyante, est constamment troublée par les sabres, lances, boucliers et armures qui s'entrechoquent. Nous suivons le périple de Jin, qui va tout faire pour arracher son oncle des griffes des envahisseurs Mongols, quitte à prendre de plus en plus de largesses avec le Bushido...

La trajectoire de la trame principale, convenue, bénéficie de voix japonaises doublées avec passion, dont les répliques matures sont davantage incarnées que jouées : c'est un régal d'immersion. Les nombreuses cinématiques s'intègrent bien à la dynamique du récit pour maintenir une narration captivante, et les quêtes annexes ajoutent une densité bienvenue à l'intrigue, grâce à des protagonistes aux choix compréhensibles. Le jeu ne propose aucun objectif futile qui vous impose de faire le livreur ou bien de parcourir la carte pour trois lignes de dialogue.

À travers son interface minimaliste qui s'efface souvent complètement, le jeu dévoile des décors sans cesse oniriques, enchaînant les panoramas spectaculaires qui invitent à la contemplation et aux captures d'écran, alors qu'un vent surnaturel nous indique notre prochaine destination. Fleurs et feuillages virevoltent, se parant de couleurs or, ivoire, écarlate, mauve... C'est somptueux et féérique, d'autant que dans ce Japon sublimé, les murmures de la brise et les craquements des arbres se mêlent aux cliquetis des sabres pour créer une ambiance sonore magistrale qui confère à l'ensemble une élégance saisissante, digne des meilleures expériences cinématographiques.

Cette direction artistique fabuleuse enrobe un monde ouvert qui demeure conventionnel, avec sa carte constellée de points d'intérêt qu'il vous faudra révéler au fur et à mesure de vos pérégrinations. Et il y a de quoi s'occuper, avec une abondance d'items à collectionner, de positions ennemies à reprendre, de sanctuaires à escalader et de récits à découvrir - sans omettre la prolifération de micro-évènements qui saupoudrent les routes.

Notre samouraï parcourt ce monde avec grâce, qu'importe l'encombrement apparent de ses pièces d'armure. Les phases d'escalade sont régulières et peu exigeantes, même si ces ascensions manquent de souplesse car les mouvements de Jin paraissent grossiers voire archaïques. Quant aux multiples séquences d'infiltration, elles s'inspirent sans vergogne d'Assassin's Creed : des camps à délivrer, des munitions en abondance, de hautes herbes pour se camoufler, et des Mongols à l'IA passable que l'on va assassiner à la chaîne.

Les combats sont d'une technicité accessible, puisqu'il conviendra simplement d'adapter sa posture selon l'adversaire afin de bloquer mais surtout de parer ou d'esquiver au meilleur des moments pour se créer des ouvertures dévastatrices. On retrouve ces mêmes mécaniques lors des duels où la scénographie emprunte aux jeux de combat en 2D. Jin peut même interpeller ses ennemis pour qu'ils viennent directement à sa rencontre, donnant lieu à des face-à-face épiques et jouissifs quand jusqu'à 5 opposants s'effondrent en l'espace d'un instant. Le jeu propose un vaste éventail d'approches pour s'amuser en malmenant les envahisseurs des îles de Tsushima et d'Iki ; il ne sera d'ailleurs pas rare de les voir détaler à mesure que vous vous taillez un chemin dans leurs rangs à grands coups de katana.

De son côté, le mode en ligne prend le contre-pied du mode solo. Ici, point d'admiration des décors, devenus sombres et sanguinolents : place aux démons et à l'action ! Les joueurs doivent collaborer en suivant de courtes histoires ou pour repousser des vagues successives d'ennemis. Les quatre classes à disposition (samouraï, chasseur, assassin et rōnin) sont équilibrées et chacune est ludique à sa manière. Le mode Legends s'apprécie, en fait, comme un jeu dans le jeu ; certains y passeront beaucoup de temps quand d'autres n'y verront aucun intérêt.


Ghost of Tsushima est une épopée vidéodique d'ampleur, réalisée avec soin, et sur laquelle vous vous amuserez de longues heures, jusqu'à un dénouement final qui ne vous laissera pas de marbre. Le jeu a ses petits défauts (voir ci-dessous) qui se révéleront surtout si vous souhaitez tout voir et tout faire. Si le mode en ligne est assez clivant et ne conviendra pas à tous, l'épopée de Jin possède tous les atouts pour laisser son empreinte dans votre cœur de gamer, de son gameplay accessible à l'ambiance inimitable de ses environnements nippons. Je ne regarderai plus jamais le ginkgo de mon jardin de la même manière, et je remercie Sony d'admettre une nouvelle fois qu'il n'y a rien de tel qu'un PC pour profiter d'un jeu.


Les quelques faiblesses du jeu :
- Le portage est de très bonne facture, mais certains éléments accusent les années, en particulier la finesse des textures, la forme des rochers ou la dynamique de l'eau. La qualité bluffante de l'atmosphère compense ceci dit grandement.
- Jeu d'infiltration oblige, les adversaires souffrent de myopie et leur ouïe est sélective.
- Les personnes secourues lors d'évènements aléatoires restent sur place au lieu de fuir.
- Il arrive lors d'escarmouches fortuites qu'un des opposants tourne le dos au combat tout en restant immobile.
- Les archers continuent de crier en décochant leurs flèches, même quand ils sont isolés et n'ont donc plus personne à prévenir de leur prochain tir.
- Les échanges entre PNJ donnent vie à l'environnement mais ne sont pas sous-titrés.
- La fréquence des rencontres imprévues avec les ennemis reste la même, que le territoire ait été libéré ou non.
- Si le scénario se tient dans son ensemble, les raisons d'un certain retournement de veste sont survolées (la rivalité entre Ryuzo et Jin méritait davantage d'être exploitée).
- À la différence des armures, les bandeaux et casques que l'on acquiert sont strictement cosmétiques et n'octroient pas de bonus.
- La plupart des quêtes annexes suivent un même modèle à l'issue généralement négative.
- Les traques de personnages passent systématiquement par des chemins qui conservent magiquement les bonnes empreintes.
- Les distances n'ont parfois aucune crédibilité, à l'instar de cette ferme qui protège ses occupantes... d'un village situé à 300 mètres.
- L'intérêt de la NG+ se limite à des apparences inédites et un niveau maximum supplémentaire pour les armes et armures. Heureusement, toutes les cinématiques peuvent être zappées dans ce mode.
- Les activités propres à l'île d'Iki apportent de la nouveauté mais sont répétitives.
- L'histoire d'Iki se situe quelques crans en dessous de la trame principale, étant moins dramatique et globalement moins palpitante.
- Le mode Legends étant du PvE, les rares déconnexions ou problèmes qui surviennent sont gênants mais sans réelle incidence. Et on peut remercier les nombreux joueurs PlayStation qui le peuplent, car trouver rapidement des parties serait sinon infaisable.
- L'interface du mode en ligne est liée au PlayStation Network et exige la création d'un compte. Cet affichage n'intègre pas Steam, rendant très contraignant l'ajout de contacts depuis un PC.
- Le matchmaking n'est pas activé par défaut pour les raids, alors qu'une équipe composée de 4 joueurs est impérative pour se coordonner et progresser.
- Les combinaisons de touches au clavier/souris qui permettent de passer d'un type d'arme de lancer à l'autre manquent de naturel.
- Le message affiché au lancement du jeu, concernant un pilote graphique NVIDIA, n'est pas à jour.
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2 kommentarer
Ccf 28. okt. kl. 13.05 
Merci beaucoup @Traeknar pour ce très sympathique commentaire ! Et tant mieux si mon évaluation a su susciter votre intérêt pour un jeu qui le mérite amplement.
Traeknar 28. okt. kl. 6.48 
Bonjour et bravo pour votre commentaire d'un français claire et limpide. Cela m'a donné envie de découvrir le jeu... Mais le plus important est que je me suis vu 25 ans en arrière, en train de lire un article du défunt Magazine "PC Jeux" qui était à la fois ludique, pédagogique avec une très bonne maîtrise de la langue française. Cela fait réellement plaisir.