18 pessoas acharam esta análise útil
Recomendado
0.0 horas nas últimas duas semanas / 15.5 horas registradas
Publicada: 9/abr./2023 às 6:52
Atualizada: 4/jun./2023 às 14:57

Sunday Gold est un jeu qui m'a happé dès ses premiers instants et quand il eut fallu me résoudre à clore ce chapitre vidéoludique, ce fut à regrets tant j'aurais préféré faire durer encore un peu plus le plaisir. Et si je savais que ce jeu disposait de sérieux atouts à mon égard, moi qui suis un aficionado des point & click et amateur du genre cyberpunk comme de jeux au tour par tour, je ne pensais pas que le cocktail Sunday Gold fonctionnerait effectivement aussi bien.

Avant même de lancer sa première partie, on découvre une interface maîtrisée qui confère immédiatement une expérience plaisante tout en constituant un élément de réassurance pour le joueur qui se sent ainsi entre de bonnes mains, même si on peut regretter l'absence de support au-delà du 16/9. Vient le début du jeu où on fait la connaissance de Frank, le personnage principal du trio que l'on va incarner, dans un prologue qui fait office de didacticiel. J'ai été immédiatement charmé par l'identité visuelle du jeu, qui joue à fond la carte des comics à grands renforts d’onomatopées, de conversations par bulles de BD, de superpositions d'encarts avec gros plans sur les réactions des personnages et consorts. Et non content d'offrir une réalisation léchée pour sa direction artistique, Sunday Gold dispose également d'une identité sonore remarquable, car les trois personnages que l'on incarne sont parfaitement doublés, avec des intonations et expressions typiquement anglaises qui sont un régal pour les oreilles. Tout cela contribue à confortablement installer le joueur pour qu'il profite pleinement de l'aventure.

Parlons des mécaniques de jeu. Avant d'être un point & click, Sunday Gold est surtout un jeu au tour par tour. À vous de distribuer vos points d'action pour les optimiser en évitant de trop souvent devoir finir vos tours pour en récupérer, au risque de devoir enchaîner les combats en contrepartie. Vos personnages sont par ailleurs munis d'une jauge de sang-froid qui pourra s'éroder pour diverses raisons, certains membres du trio étant plus sensibles au stress que d'autres, et cela colle parfaitement à la situation d'une équipe qui s'infiltre en territoire ennemi. D'ailleurs, le passage de cette jauge sous certains seuils est synonyme de perturbations diverses comme un temps limité pour choisir quelle action mener en plein combat, ce qui est une retranscription logique et bienvenue d'une situation angoissante. Si les combats peuvent parfois être assez longs, en particulier contre les boss, ils sont assez simples à condition bien sûr de maximiser les bonnes compétences, certaines fleurtant même avec le cheat, à l'instar de Motivate dont j'ai usé et abusé pour économiser des tours, en l'utilisant sur tous les personnages... dont Frank lui-même. Sur la totalité de ma partie, je n'ai ainsi perdu qu'un curieux combat de Sally, seule contre 4 assassins au début du chapitre 3.

Pour ce qui est des énigmes, nous ne sommes pas dans un point & click farfelu, c'est ici la logique et le bon sens qui priment. Le jeu n'est pour autant pas exempt d'humour, mais on sourira plutôt en se délectant des échanges entre nos personnages, en lisant les descriptions des armes ou de l'équipement, ou bien encore en découvrant les échanges par email des PC piratés. D'ailleurs, le jeu propose trois mécaniques propres à chaque personnage : le crochetage pour Frank, l'usage de la force pour Sally et donc le piratage pour Gavin. Si les deux premiers sont une formalité, le piratage requiert de s'employer davantage pour craquer les codes. Cette mécanique ne m'a pas dérangé (ça m'a plutôt remémoré mes parties de Mastermind enfant) mais je trouve dommage que le piratage ne soit pas sur un même plan de difficulté que les deux autres, alors qu'il eut été assez simple de niveler en ajoutant par exemple un quatrième code couleur pour indiquer quand un chiffre proposé est positionné au bon endroit dans la combinaison.

Et donc nous voilà à manœuvrer avec aisance un trio charismatique qui se complète parfaitement, et à user de mécaniques diverses qui ponctuent savamment le jeu pour lui donner un rythme qui donne constamment envie d'en voir la suite. S'agissement du scénario justement, j'ai trouvé que l'ensemble manquait de robustesse ici ou là. Le montant initial du casse (100 000£) par exemple ne justifie pas une telle prise de risques par nos protagonistes (c'eut été bien plus crédible s'il se fut agi de millions). De la même manière, le développement de l'histoire se mue en croisade vengeresse après la révélation du chapitre 1, mais j'ai trouvé la justification de cette virevolte un peu faiblarde surtout compte tenu de la personnalité de Frank. Enfin, la fin du jeu est un brin facile voire même convenue, un peu plus de noirceur ne m'aurait pas dérangé, a fortiori au sein d'une dystopie cyberpunk.

Rien toutefois qui n'ait été en mesure d'entraver le bon temps que j'ai pris avec Sunday Gold, dont mon principal regret demeure donc d'en avoir fait le tour, puisqu'une fois le combat final plié, on se retrouve alors avec trois machines de guerre bourrées d'équipement et d'objets optimisés, mais il faut alors se rendre à l'évidence : il faut s'arrêter là. Tout jouissif qu'il soit, Sunday Gold offre en effet une rejouabilité limitée, la faute à sa composante point & click qui évidemment ne propose pas 36 façons de résoudre les énigmes. Et si le jeu vous propose par deux fois de choisir entre deux approches opposées pour progresser, c'est assez anecdotique et ne justifie pas vraiment de revivre l'entièreté de l'aventure rien que pour cela.

Quoi qu'il en soit, cette quinzaine d'heures passée sur ce Sunday Gold fut une véritable bénédiction pour moi. J'aimerais que davantage de studios tentent ainsi des mariages osés mais pleinement réussis des genres, et j'espère vraiment que BKOM pourra travailler à une suite pour me replonger avec gourmandise dans les aventures de Frank le leader bourru, Sally l'armoire à glace et Gavin le geek surprenant...


Finissons avec quelques petites pétouilles relevées au fil du jeu :
- Il n'est pas possible de déséquiper une arme tant qu'on en n'a pas au moins une autre dans l'inventaire du personnage.
- Dommage qu'il ne soit pas possible de changer d'arme en plein combat pour mieux s'adapter à ses adversaires (cyber ou humains), d'autant qu'on ne sait pas toujours sur quel type d'ennemis on va tomber.
- Sur tout le jeu, j'ai constaté deux bugs mineurs : j'ai eu une réplique qui s'est jouée deux fois d'affilée (dans le labo du chapitre 2) et, quand on quitte le jeu, le décompte depuis la dernière sauvegarde est complètement erroné.
Você achou esta análise útil? Sim Não Engraçada Premiar
2 comentário(s)
Ccf 4/jun./2023 às 14:58 
@Wok Merci beaucoup, je ne m'en étais pas aperçu sur le moment et à la relecture en effet ça ne sonnait pas juste. Correction appliquée.
Wok 4/jun./2023 às 14:30 
Bonne critique, intéressante à lire. En revanche, il y a une petite faute ici :
> c'eut été bien plus crédible s'il eut s'agit de millions
Ce qui aurait dû être, sauf erreur de ma part :
> c'eut été bien plus crédible s'il se fut agi de millions
cf. https://leconjugueur.lefigaro.fr/conjugaison/verbe/agir_pronominal.html