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Odeslána: 22. pro. 2023 v 14.23
Naposledy upravena: 12. srp. v 3.50

Cette évaluation a été révisée en août 2024, suite aux nombreux changements apportés avec la mise à jour "Reign of Sand", et porte sur le jeu terminé à 100%.


Appartenant à la catégorie des jeux AA, à mi-chemin entre les productions aux budgets imposants (AAA) et les créations indépendantes aux moyens plus modestes, Atlas Fallen procure de bonnes sensations et des combats gratifiants, l'ensemble étant sublimé par de chouettes idées et une direction artistique inspirée. Malheureusement, le titre ne se donne pas les moyens de vous séduire de prime abord.


Commençons donc par les choses qui fâchent, avec de loin ce qui m'a le plus frappé : la plastique datée du titre. Le personnage que vous incarnez, comme tous ceux que vous allez côtoyer, font peine à voir. Il ne faudra pas non plus scruter ce qui s'offre à votre regard : des rochers aux découpes étranges, des textures souvent grossières, des polygones qui s'entremêlent sauvagement ou encore des sprites sortis d'une autre époque. Ceci dit, cela permet au jeu de rester fluide, sans recourir à DLSS, en proposant même parfois quelques plans assez pittoresques qui mettent en valeur sa direction artistique (le mode photo gomme bien les imperfections). Mais honnêtement, il y a de quoi être refroidi par une esthétique qui nous ramène dix ans en arrière. Par ailleurs, même si Reign of Sand a accéléré les choses, le rythme des débuts du jeu reste un brin mollasson, et la narration hachée par des diaporamas couleur sépia.

Mais si vous arrivez à faire fi de ces écueils, telle une dune ensevelissant les traces d'un lointain passé, Atlas Fallen pourrait offrir de quoi vous combler.

Côté maniabilité, votre personnage se meut avec aisance et ce dans toutes les directions. Il peut effectuer des doubles sauts, des ruées successives vers l'avant, des roulades fugaces mais aussi surfer sur le sable omniprésent dans ce monde brûlant et désolé où les entrailles de la terre sont progressivement vidées de toute substance.

S'agissant des affrontements, chaque adversaire rencontré bénéficie d'une palette de coups qu'il convient de mémoriser pour bloquer au moment opportun grâce à une enveloppe de sable que votre personnage peut éphémèrement revêtir. Vos ennemis ont un comportement distinct, offrant des challenges différents d'une créature à l'autre, pour des combats à la dynamique variée. Vous n'aurez pas à marteler une même touche, mais plutôt à prendre le temps d'analyser la situation pour mémoriser les séquences de coups et vous adapter pour bloquer ou esquiver, jusqu'à pouvoir cristalliser l'opposant en utilisant votre ferveur cumulée et infliger le maximum de dégâts. Les combats sont variés sans être brouillons, même s'agissant des gros adversaires, dont les différentes parties devront être ciblées pour en venir à bout (ce qui se fait bien au clavier/souris).

La valence RPG de cet action-RPG n'est pas en reste : dans Atlas Fallen, vous pouvez façonner votre personnage en fonction de la façon dont vous souhaitez aborder les combats. Vous ne pourrez en équiper que douze, mais vous avez à votre disposition près de deux cents pierres d'essence ayant chacune une capacité spécifique. Vous pouvez ainsi par exemple jouer un personnage à la défense fragile mais aux capacités offensives décuplées, ce qui vous imposera de parer au bon moment chaque attaque sous peine de calancher à chaque coup non bloqué, ou bien un tank qui pourra absorber les coups en accumulant de la ferveur, synonyme d'attaques dévastatrices. Reign of Sand a de plus introduit une nouvelle mécanique, celle de l'affliction, un malus sur votre santé en échange de divers avantages, ainsi que des failles de corruption, des challenges octroyant des mutations pour bénéficier de bonus importants contre, là encore, des malus plus ou moins handicapants.

Atlas Fallen se distingue aussi par son approche de la montée en niveau, laquelle s'effectue uniquement via les armures que vous portez. Chacune arbore un style visuel fantasque mais en harmonie avec la direction artistique du jeu, et vous pouvez plutôt librement en personnaliser les teintes voire même apposer des accessoires décoratifs.

Côté scénario, j'apprécie ces histoires où l'étendue de jeu est au service de la narration et pas l'inverse. Trop souvent, les open world vous servent des quêtes principales très permissives qui sont juste là pour vous contraindre à vous balader partout sur la carte. Dans Atlas Fallen, c'est l'inverse : les cinq cartes que vous allez progressivement découvrir sont intrinsèquement liées au récit. Cette continuité est appréciable autant qu'elle est crédible.

Quant au protagoniste, un "sans nom" auquel Ben Staar prête sa voix, certains trouveront probablement qu'il manque de charisme. Mais il s'agit d'une sorte d'esclave embarqué dans cette odyssée par hasard, et personnellement, je préfère cette approche qui manque peut-être de relief mais qui n'impose pas au joueur un personnage qui pourrait finir par être difficile à supporter. Au contraire, le jeu favorise ici la liberté d'identification.


En résumé, les premiers instants d'Atlas Fallen peuvent être rébarbatifs. Mais c'est un compromis à consentir pour s'ouvrir les portes d'un action-RPG très plaisant. Le plaisir de faire évoluer et virevolter notre personnage sur le sable et pendant les combats est présent. Pour une quarantaine d'euros, avec une durée de vie d'environ trente heures, il s'agit d'un excellent divertissement.



Quelques observations additionnelles :
- Très ludique, le surf sur le sable aurait gagné à être plus véloce. On peut déverrouiller un don qui donne des accélérations... mais seulement après avoir ramassé une plante.
- Chaque armure ne libère son plein potentiel que si vous l'associez à des pierres d'essence d'une catégorie précise, de sorte que vous vous sentirez peut-être obligé d'équiper certaines pierres pas forcément en adéquation avec votre style de jeu. C'est moins vrai vers la fin du jeu, où on peut choisir entre trois armures puissantes de même niveau.
- J'aurais apprécié que dans ce monde envahi par le sable, les échanges avec les protagonistes évoquent davantage la soif ou la lutte pour l'eau. On s'étonne qu'il ne s'agisse pas vraiment d'une préoccupation.
- Trois armes sont à notre disposition, mais l'on est presque contraint de conserver le fouet dans son arsenal pour réussir à se défaire des adversaires aériens et/ou vifs qu'on aura sinon bien des difficultés à atteindre.
- La musique est assez quelconque et de toute façon plutôt effacée, ça a davantage les accents d'une ambiance sonore.
- Récupérer les morceaux de carte au trésor auprès de la faune est une mécanique laborieuse autant qu'aléatoire.
- Présentée comme la capitale du jeu, Lithesta est plutôt un village dont la division en trois quartiers paraît de fait loufoque.
- Le déroulé de la plupart des quêtes annexes demeure convenu, mais il n'y en a pas surabondance jusqu'à l'excès.
- Aucun des personnages rencontrés n'a de nom, tous ont un pseudonyme qui correspond à une singularité. C'est cohérent dans un monde post-apocalyptique où tout a été perdu.
- Les menus sont clairs et bien pensés, l'interface en jeu simple et fonctionnelle.
- La NG+, introduite avec Reign of Sand, propose de nouvelles armures et un niveau de difficulté extrême avec des ennemis plus fréquents.
- Dommage que les pouvoirs de Nyaal soient circonscrits à la Source.
- Après la mise à jour Reign of Sand, mes sauvegardes marquées comme corrompues se sont quand même avérées utilisables, même si de nombreux éléments liés à l'exploration ont été réinitialisés.
- En près de 30 heures de jeu, je n'ai rencontré aucun bug ni crash. À défaut d'être visuellement à la pointe, le socle technique du jeu paraît solide.
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