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Indsendt: 25. okt. 2023 kl. 11:54
Opdateret: 31. okt. 2023 kl. 11:25

Asobo compose avec A Plague Tale: Requiem une suite qui constitue un très bon divertissement mais pour des raisons différentes du premier épisode. Car si A Plague Tale: Innocence jouissait d'une histoire bien rythmée et joliment brodée, embellie par un gameplay saupoudré d'idées savoureuses pour pimenter les choses, l'intrigue de ce second opus passe de la belle broderie au fil blanc avec en outre des points de couture ratés. Le scénario est en effet à la fois peu inspiré et sa cohérence dans l'ensemble discutable.


Sans rentrer dans les détails pour ne pas divulgâcher le scénario, sachez que la trajectoire générale de l'histoire est évidente, mais est faite de circonvolutions où abondent les décisions bizarres et les rencontres improbables. Cette inconsistance générale, bien que gênante, l'est encore moins que le saucissonnage du scénario en séquences dissociées, Requiem faisant fi de ce subtil équilibre alchimique entre gameplay et narration qui faisait la force du jeu précédent. Ici, on scinde distinctement chaque phase de jeu : exploration d'un lieu avec les personnages qui conversent nonchalamment, action/infiltration où tous les ennemis sont concentrés au sein d'une même zone, quelques phases où il s'agit de résoudre un puzzle, et des cinématiques par-ci par-là qui servent de liant. Ce rythme contraste beaucoup avec le premier épisode où tout était harmonieusement enchevêtré sous la houlette d'une atmosphère constamment oppressante qui soutenait habilement le déroulé des évènements.

Heureusement, ce qu'il a de moins en portée narrative, Requiem l'a en plus côté gameplay. Et si je regrette ce tuilage abrupt des séquences de jeu, il faut reconnaître que cela donne en contrepartie carte blanche pour s'amuser comme bon nous semble lors de ces phases d'action/infiltration, sans que cela n'influe sur le reste. Dans Requiem, vous êtes libre de ne tuer aucun adversaire ou au contraire de choisir de massacrer tout le monde, votre façon de jouer déterminant seulement les compétences acquises par Amicia (seul personnage désormais jouable). Notez quand même qu'on profite bien mieux du jeu en s'essayant à l'infiltration plutôt qu'en jouant agressif : une fois repéré, vos adversaires tenteront continuellement de vous retrouver sans jamais vous oublier, ce qui va vraiment pimenter le jeu et vous obliger à faire preuve de créativité pour continuer de leur échapper. Si vous décidez de rentrer dans le tas, ces nigauds de soldats se donneront alors un par un, même dans la difficulté la plus corsée (celle du NG+) : ça n'a aucun intérêt.

Par ailleurs, Requiem bénéficie de décors somptueux qui souvent offrent des parenthèses enchantées entre deux escapades bien glauques, d'autant que techniquement le jeu ronronne sur une machine musclée, avec tout ce qu'il faut pour flatter la rétine comme il se doit (du DLSS au Ray Tracing bien sûr). Les artistes du studio ont effectué un travail remarquable dont vous pourrez allègrement jouir via un mode photo à la caméra extrêmement permissive. Ces panoramas grandioses qui invitent au voyage sont en outre appuyés par une bande-son maîtrisée, la musique du jeu étant impeccable et les doublages réussis (en anglais).


Avec Requiem, vous allez jouer à une suite qui met clairement l'accent sur son gameplay d'action/infiltration, lequel est sublimé par de superbes environnements. Cela se fait au détriment de l'histoire, qui surprend davantage par son manque de cohésion que par son inventivité. Cela se fait aussi au détriment d'un séquençage fluide des choses, pour verser dans une logique qui fait vraiment très "jeu vidéo". De fait, si vous aviez uniquement apprécié A Plague Tale: Innocence pour son mariage réussi entre gameplay et qualité de la narration, vous risquez d'être déçu par cette suite. Sinon, nul doute que vous passerez un très bon moment avec A Plague Tale: Requiem.



Quelques remarques complémentaires :
- J'avais exceptionnellement préféré faire le premier épisode en français tellement je trouvais que l'accent français des doubleurs anglais sonnait faux. Mais j'ai pu faire Requiem en anglais, les doubleurs ayant abandonné leur accent français raté, pour le bonheur de mes exigeantes oreilles.
- La difficulté a été sacrifiée sur l'autel de l'accessibilité. Dans le premier épisode, on n'avait pas le choix du niveau de difficulté et il fallait économiser ses pierres.
- La rejouabilité de l'ensemble du titre n'a d'intérêt que si vous souhaitez débloquer quelques skins. Par contre, refaire des séquences d'infiltration en variant les approches peut s'avérer intéressant.
- Le niveau 9, où on doit explorer une île, propose une approche rafraîchissante et une alternative bienvenue au reste du jeu qui sinon est très linéaire.
- On passe très vite d'endroits idylliques à des scènes abjectes, ce grand écart semblant parfois avoir pour seul but de choquer le joueur.
- Le personnage d'Hugo me semblait plus intrépide dans Innocence, car il est devenu assez agaçant dans Requiem, se plaignant régulièrement et ayant peur de tout et de rien. Rendre le personnage plus attachant aurait à mon sens davantage contribué à souligner la gravité de l'enjeu, tout en inscrivant cette suite dans l'ambiance pesante du premier épisode.
- Les succès et le 100% sont dans l'ensemble très faciles, même s'il n'est pas toujours évident de juger la progression des compétences liées à "opportunisme".
- En 26 heures de jeu, j'ai eu un seul bug bloquant, le jeu n'ayant pas réussi à charger le début d'un chapitre.
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