Le genre de l’horreur reste pour moi celui qui m’offre les meilleures sensations : peur et stress mais aussi le sentiment de malaise et quelques fois l’humour. Ayant ces quatre émotions dans ce jeu, je me dois de le noter après toutes ces heures passées dessus. Bref, comme à mon habitude, commençons par les plus puis par les moins :

Forces
- Graphiquement très joli pour du Unreal Engine 4
- Direction Artistique franchement réussie. Les PNJ ainsi que nos protagonistes sont « bien dessinés » mais surtout les objets et maps sont fidèles aux années 1950 dans un contexte horrifique en huit clos
- Level design de qualité pour la majorité des épreuves : Le poste de police étant une merveille de LD à mon sens
- IA qui casse pas les pattes à un canard mais vu ce que l’on se tape dans des jeux similaires comme Devour ou Phasmo ça fait plaisir d’avoir une IA réactive et surtout qui n’a pas un bête wallhack. Bref le hide and seek existe enfin dans un jeu d’horreur coop
- Ambiance sonore et générale de qualité : l’immersion dans l’horreur est bien présente
- Possibilités de gameplay relativement poussées pour un jeu de ce genre : on a droit à plusieurs actions en coop qui ne sont dans aucun jeu de ce genre comme passer un ravin à plusieurs ou faire la courte échelle
- VF incroyable, mentions spéciales à Gooseberry et au Big Grunt tout nu. On l’oublie souvent mais on a la chance (et pas que dans le jeu vidéo) d’avoir des vrais acteurs ou comédiens qui se donnent à fond comparé à la majorité des pays
- Le système des thérapies hebdomadaires. Cela permet de varier chaque semaine les mécaniques de gameplay de certaines épreuves avec des variables. Pour couronner le tout on a droit à un mode rogue-lite nommé Intensification qui permet de faire à l'infini des épreuves aléatoires avec des variables elles aussi aléatoires
- Enfin, un jeu qui ose comme les premiers Outlast. On a certes du gore mais on a aussi de la nudité (même si le premier allait plus loin en montrant des scènes de v*ol, et le second on se faisait v*oler), obscénités et critiques envers la religion. Evidemment on a un beau contexte de guerre froide pour se taper des « ordures communistes » lorsque l’on se fait poursuivre. Notons qu’être un (pseudo ?) coco poursuivi par des zinzins américanophiles pendant l’après maccarthysme, ça n’a pas de prix.

Faiblesses
- Répétitif au bout d'un moment. Comme beaucoup de jeux de ce genre vous me direz. Cependant, les thérapies spéciales (events), hebdomadaires et le mode rogue-lite permet néanmoins de casser un peu cette répétitivité
- Level design à revoir pour DEUX niveaux en particulier. Je citerais le début du manège/canal dentaire qui est infâme à mon sens et l'usine de jouet qui est l'un des pire level design que j'ai vu dans un jeu vidéo. Pas intuitif et on se perd facilement pour rien donc c’est plus chiant qu’autre chose et la frustration de se perdre prend le pas sur la peur.
- Système de note mal foutu. En effet, on peux avoir A+ en se cachant durant toute la game alors que ceux ayant fait les objectifs peuvent avoir moins car ils se sont fait frapper
- Enfin petit point de détail qui est plus des suggestions qu'un point négatif mais bon. Foutez-nous plus de tenues avec des chaussures, des mini-jeux, ET SURTOUT mettez au moins des visages plus charismatiques car tout le monde porte les mêmes visages. Ah et mettre des amérindiens serait plutôt cool nan ? Parce que les noirs et les asiatiques on ne les oublie pas mais les amérindiens c'est niet. Pourtant au vu du fait qu'on joue des miséreux ou des rejetés de la société ça serait l'idéal au vu du traitement qu'ont subis (et subissent) ces derniers aux USA (et au vu du contexte du jeu aussi). Évidemment rajouter des épreuves et des ennemis est aussi primordial.

En bref, The Outlast Trials est à mon sens LE jeu d’horreur coop. Il manque encore de contenu mais au niveau du gameplay et de la technique (graphismes, IA, optimisation) il est supérieur à tout jeu d’horreur coop. Et malgré ça il est malheureusement beaucoup moins connu que Lethal Company et Content Warning ce qui fait qu’à certaines heures on met énormément de temps à trouver des joueurs. Trop juste pour être très bon, trop bon pour être juste bon, ce monument vidéo-ludique mérite un 16/20.